La flotte record de 40 solitaires a connu une ouverture du Vendée Globe en douceur cet après-midi au large des Sables d'Olonne sur la côte atlantique française, en coupant la ligne de départ de la mythique course en solitaire sans escale autour du monde à 13h02 (heure locale/12h02 UTC) dans une brise très modeste de 5-6 nœuds sous un ciel nuageux et un soleil de novembre très humide.

Si le départ lent a été largement salué par les skippers, préférant largement le vent faible aux forts coups de vent qui ont souvent affecté les débuts des précédentes courses, les premières heures du parcours de 24 500 milles nautiques nécessiteront une très grande vigilance alors que la flotte géante des IMOCA 60 reste compacte et serrée dans le Golfe de Gascogne.

Les dériveurs ravis, les foilers déjoués….

Dans le petit temps, les IMOCA 60 pieds à foils de dernière génération n’ont pas eu l’occasion de montrer leur potentiel de vitesse. Au contraire, ce fut l’occasion pour quelques skippers aux budgets plus modestes, des voiliers à dérives droites – qui bénéficient d’un accastillage moins traînant dans l’eau – de profiter de quelques heures de pointe en tête du peloton.

L'Allemand Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a mené la flotte dès le départ sur son bateau à foils qui, en plus d'avoir été optimisé pour les vents forts et les mers de l'océan Austral, est également glissant dans le vent très léger, inférieur à huit nœuds. Mais le débutant Szabolcs Weeöres (New Europe) a également pris les devants dès le début de la course. Il a appris ses compétences en course en dériveur sur le lac Balaton, dans sa Hongrie natale, et il était nouveau venu en course en solitaire IMOCA il y a seulement trois ans.

Forte émotion, vents faibles

Le jour du départ du Vendée Globe reste l'une des expériences les plus marquantes du sport mondial pour les fans. Ce jour-là, l'événement a été plus grand et plus émouvant que jamais, notamment parce qu'il y a quatre ans, la course 2020-2021 s'était lancée « à huis clos » en raison de la pandémie mondiale. Pendant trois mois, cette course mythique a ancré la vie des gens du monde entier, notamment en France. Suivre les exploits des skippers était l'antidote quotidien parfait au stress et aux tensions de la vie en confinement. Le départ de cette dixième édition a été à la fois un « merci » à la course, aux skippers, aux organisateurs et à la région, car il a été une expression de liberté dans tous les sens du terme.

Depuis trois semaines, les Sables d'Olonne ont accueilli une foule sans précédent, venue rendre hommage aux intrépides skippers et à leurs bateaux. Mais aujourd'hui, ce fut une journée de fête et d'émotion. La foule a commencé à se former à partir de 4h30, le long du mythique chenal des Sables d'Olonne, le canal à marée qui amène les bateaux au cœur de la ville, et d'une seule voix, pendant deux heures, a souhaité au revoir aux coureurs, bon vent et bon tour du monde.

Colman renverse les contestations avant le départ pour prendre la tête

Après avoir perdu pied sur le ponton lors de sa sortie du quai, tombant partiellement dans l'eau, le Néo-Zélandais Conrad Colman s'est retrouvé contraint de partir avec plus d'une heure de retard après avoir eu une corde coincée dans son hélice sur le MS AMLIN. Adhérant strictement aux protocoles de départ pour obtenir de l'aide afin de régler son problème, le « Crazy Kiwi » a débuté sa course à 14h17, une heure et 15 minutes après la flotte. Mais ensuite, que ce soit propulsé par la motivation supplémentaire de réparer ses problèmes avant le départ, ou simplement par le fait d'être mieux à même de se frayer un chemin dans la flotte dans le vent de nord qui montait, Colman a mené toute la flotte du Vendée Globe en fin d'après-midi alors qu'ils se dirigeaient vers le sud en direction du cap Finisterre, dans la partie nord-ouest de l'Espagne, où les vents devraient dépasser les 25 nœuds.

Brise de construction

Les vents devraient se renforcer. Stratégiquement, la clé sera de se diriger vers l'ouest, là où la brise devrait se renforcer, mais en virant au portant pour profiter des petits changements de direction du vent et être sûr d'atteindre la vitesse optimale le plus directement possible vers le sud. Les leaders devraient être au large du cap Finisterre vers midi ou en début d'après-midi lundi.

Pip Hare (GBR, Medallia) : « Je suis vraiment excité. Je pense que tout le monde veut partir en toute sécurité, c'est tout ce que nous pouvons demander. Nous savons que la brise va se renforcer et que nous pourrons naviguer. C'est mieux avec ça au départ qu'avec 30 nœuds de vent. L'ambiance est incroyable et l'accueil est génial de la part de tous ces gens ici. Cela me fait du bien et c'est une super ambiance. J'ai l'impression que tout le monde ressent la même chose que moi et a le même sentiment d'excitation et d'amour pour le sport. et ils veulent tous que je réussisse. C'est une expérience incroyable.

Sam Davies (Initiatives Cœur) : « J’ai étonnamment bien dormi pour une veille de Vendée Globe. J’ai hâte de partir. Je suis ravi d’être l’un des premiers à quitter le ponton. Je vais faire une petite sieste avant le départ puis travailler sur la météo avec mon équipe. J’ai vraiment hâte d’être à cette soirée, au large, sous le grand gennaker, à fond, mais l’ambiance est vraiment incroyable. Il y a du monde partout ! Le jour J est toujours un peu stressant mais j’emmagasine toute l’énergie ici pour les moments difficiles qui arrivent. C’est un honneur d’avoir ce beau bateau, Initiatives Cœur. Je suis fier car nous avons beaucoup travaillé et obtenu de bons résultats ces deux dernières saisons, mais je ne me mets pas trop de pression non plus car c’est une énorme opportunité. Je vais juste continuer à naviguer comme je l’ai fait sur les courses précédentes et essayer de mettre la pression sur ceux qui sont devant plutôt que sur moi ! »

Le dixième Vendée Globe profite de premières heures douces alors que le Kiwi Colman mène la flotte record vers le sud est apparu en premier sur All At Sea .